Une ballade dans le jardin d’Edmond et Michel Roudnitska
Michel Roudnitska ouvre deux fois par an son jardin, situé sur les hauteurs de Cabris, près de Grasse, à un nombre limité de visiteurs. C’est un jardin qu’Edmond Roudnitska, son père, parfumeur (Eau Sauvage, Diorissimo, Femme de Rochas…), créa en 1947 et que son fils Michel poursuit, aujourd’hui. Aussi, je vous suggère une visite virtuelle, tant au travers des photos de Michel que de la conversation que j’ai entretenue avec lui.
Direction Cabris
Le jardin d’Edmond et Michel Roudnitska
C’est en 1946, qu’Edmond Roudnitska s’installe dans un coin de montagne. L’eau arrive avec difficulté, la terre est avare, les moutons broutent le peu d’herbes existant. Néanmoins, au fil des années, Edmond modifie le terrain, sur lequel il construit sa maison et son jardin, tout en déplaçant et en apportant des monceaux de terre. Il rapportera de ses nombreux voyages, plantes et essences rares, souvent odorantes.
“Quand Edmond habitait Boulogne-Billancourt, ce dernier allait très régulièrement se promener et méditer au jardin d’Albert Kahn” me raconte Michel Roudnitska. Aussi son père, s’était promis de refaire son jardin, avec l’esprit du jardin d’Albert Kahn. En effet, ce grand mécène voulut symboliser “le monde en paix” par plusieurs jardins dont un jardin français, anglais, et japonais avec au nord, trois bois ornementaux, se composant d’une forêt bleue de cèdres, d’une forêt dorée de bouleaux et d’une forêt Vosgienne, chère à la région de son enfance.
L’esprit du jardin à l’époque d’Edmond Roudnitska
C’est en fait, un parc d’une superficie de 10ha, où l’on se promène d’un jardin japonais à une forêt de cèdre, puis d’un jardin italien à un jardin de rocaille et enfin un verger. “Edmond s’est plu à utiliser les mouvements du terrain, en plantant beaucoup d’arbres, afin de créer des univers, d’obtenir des ruptures, et de donner différentes ambiances” m’explique Michel. D’ailleurs, la forêt de cèdre située au nord de la propriété, protège aujourd’hui du mistral. D’ailleurs, pour ma part, cela n’est pas sans me rappeler les micro-climats, que ma grand-mère créa dans son jardin, avec des haies, dans la région de la Sarthe.
Les plantes odorantes et aromatiques tenaient une place particulière dans le jardin d’Edmond. Il y a avait naturellement la rose, avec une de ses préférées, “la rose étoile de Hollande” par Meilland mais aussi des jacinthes, des magnolias, des jasmins différents, des géraniums sans oublier le fameux carré de muguet, qui lui inspira Diorissimo. Aussi “lorsqu’il voulait reposer ses yeux et son nez, il allait s’asseoir au milieu de son jardin japonais, près d’un bassin d’eau douce où vivent des nénuphars. Il aimait regarder pousser ses arbres et fleurir ses bouquets d’azalées”, apprend t-on dans un article de presse.
Aujourd’hui, la vision de Michel
Passionné par le Japon, Michel a accentué l’empreinte japonaise dans ce jardin, en y incorporant plus d’ondulations, créant ainsi des micros univers : des éléments de sculpture comme des Bouddha, des lanternes, viennent ponctuer le décor. Pour Michel, il est, en effet, important de mettre une conscience forte, pour en faire un lieu de méditation.
Par ailleurs, depuis trois ans, le verger a été transformé, en y insérant progressivement, un endroit réservé à la permaculture. Des éléments potagers ont été également introduits et plantés, sous les arbres fruitiers. Ce sont plus précisément, des tomates sous les vignes ou encore des choux et des salades sous les cerisiers. Toutes les photos de cet article ont été prises par Michel Roudnitska.
Merci Bettina pour ce super article sur ce jardin qui me passionne depuis tant d’années…