Leonard de Vinci, une leçon de parfumerie
Saviez-vous que Leonard de Vinci aimait les parfums ? Pourquoi, ne pas explorer son approche, telle une leçon de parfumerie, à l’époque de la Renaissance ! D’ailleurs, le parfum dit le Parfum “sans nom”, a été présenté lors d’un événement privé. Ceci pour clore l’exposition “Genio e Belleza” (2019) conçue par la chercheuse Maria Pirulli. Ce parfum ne sera d’ailleurs pas commercialisé. Même très en retard, je trouvais intéressant de partager avec vous, la démarche du Parfum “sans nom” et du regard de Leonard de Vinci sur le parfum.
Ce projet de Parfum “sans nom” a été réalisé en collaboration avec ICR- Industrie Cosmetiche Riunite, Symrise, Bormioli Luigi Glassmaker, Industrial Box, Candiani, Quinto Lancio et Aptar. En outre, il vise à illustrer le symbolisme de Leonardo, dans une clé olfactive. «Pour la dernière étape de ce projet itinérant, nous voulions clore par un événement exceptionnel” a expliqué Ambra Martone, présidente de l’Accademia del Profumo, mais aussi partenaire, en tant que Présidente de ICR. C’est pourquoi, la présentation du Parfum “sans nom” s’est déroulé au Musée du Vignoble de Leonardo à Milan.
Rappelons que l’exposition Genito e Belleza a démarré à Bologne, puis a été à Venise, New York pour se terminer au Musée du Vignoble de Leonardo à Milan.
Parfum “sans nom” inspiré de Leonard de Vinci
Leonard de Vinci, une leçon de parfumerie
Grâce aux découvertes récentes de Maria Pirulli, spécialiste de Leonard de Vinci, on apprend que le peintre s’est également consacré au parfum. Plus particulièrement il a cherché à capturer l’essence des plantes. C’est ainsi qu’elle a retrouvé dans les notes dans du codice altantico du peintre, des descriptions des différents procédés de méthodes d’extraction, telles la macération et l’enfleurage qu’il a nommé “technique moderne”.
Pour lui, le parfum soignait au même titre qu’il était un artifice de séduction. D’ailleurs, parmi ses huiles préférées, on peut citer le jasminum officinale, la lavandula spica et le citrus aurantium. Déjà à l’époque, Leonardo utilisait même du ligustrum bulgare (troène commun). Comme on peut le constater, ces ingrédients sont toujours d’actualité… aujourd’hui !
Il fut même “paysagiste d’odeurs”. C’est ainsi qu’il a dessiné pour un jardin un toit composé de cèdres et de citronniers. De cette réalisation, se dégageait un parfum vert, d’où le chant des oiseaux et les odeurs se mêlaient, en créant une atmosphère synesthésique.
Le parfum “sans nom” créé par Emilie Coppermann
De fait, ce parfum “sans nom” devait traduire l’esprit éclectique et géniale de Leonard de Vinci. En effet, il a su être à la fois pragmatique et hautement spirituel, voire même visionnaire. C’est toute cette dualité qu’Emilie trouvait intéressante de mettre en avant. Quoi de mieux que l’arbre pour illustrer ce propos. Pour elle, l’arbre symbolise un élément naturel profondément enraciné dans la terre, alors que ses branches sont reliées au Divin.
Le choix du chêne est apparu comme une évidence. Il s’agit d’un arbre important, noble et l’emblème de la longévité. “Ma création est donc construite autour de cette idée centrale. Ceci dit, tout en évoquant une illusion olfactive, sujette à de multiple d’interprétations, à la manière de l’œuvre de Leonardo » me raconte Emilie Coppermann, parfumeur chez Symrise. Puis, des notes de baies rose, de graines d’angélique viennent se greffer pour illustrer la fantaisie de Leonard. L’âme du parfum est imprégné de patchouli pour la profondeur, d’encens pour la touche spirituelle. Enfin, l’ambrostar, un captif Symrise apporte vibration et masculinité.
Le flacon du parfum “sans nom” imaginé par Franz Degano
“Le défi à relever, était de capturer l’essence multiforme de l’oeuvre de Leonardo de Vinci. De plus, le projet se devait d’incorporer l’esthétique de la Renaissance. Pour ce faire, j’ai longtemps senti le parfum, et passé de nombreuses heures d’étude avec Maria Pirulli, la commissaire et la chercheuse de l’exposition » me confiera Franz Degano de l’agence Quinto Lancio.
Making of du flacon par Franz Degano
Afin d’apporter un message de Leonard de Vinci, authentique et moderne, le bouchon de la bouteille recèle un rebus. En effet, Maria Pirulli rapporte “Il est probable que ces rebus aient été utilisés à la cour milanaise. En effet, des devinettes étaient placées dans les vêtements ornementaux, pour transmettre des messages privés, à des fins récréatives. De fait, les énigmes de Léonard de Vinci reflètent l’un des thèmes fondamentaux de l’époque. C’est par ailleurs, un concept clé que Vinci réitère dans certains textes, en affirmant que la pensée peut être peinte “.
Par exemple, pour l’énigme composée d’un cœur, de lettres “ni” et de deux ponts à trois arches. Maria Pirulli nous expliquera : “La solution, obtenue en lisant de droite à gauche, comme l’écrivait le Maître, est “pontincore”. Il prend donc un double sens. Associé au parfum, l’énigme remplace un parfum qui atteint le cœur et incarne ainsi l’essence de la création. Une vraie leçon de parfumerie !
Merci pour cet article super intéressant !!! Je ne connaissait pas cette passion pour le parfum de Ld V
Merci Valérie. Cet homme était juste impressionnant. Dans cet article, je survole sa passion pour le parfum
mais il était tout aussi féru et passionné par les produits de cosmétiques et la coloration. Il y a d’ailleurs
une exposition à Florence The botany of Leonardo.