Muscs de synthèse ? une conférence de l’Osmothèque Paris
Comment les premiers muscs de synthèse ont-ils contribué à l’âge d’or de la parfumerie française ? est l’intitulé de la prochaine conférence parisienne de l’Osmothèque. Pour l’occasion, la parole est donnée à Olivier David, maître de conférences à l’Université de Versailles et à Emmanuelle Giron, Parfumeur Osmothécaire. Cette conférence aura lieu le mardi 22 novembre à 18h30 dans l’Amphithéâtre de l’IPAG, au 184 Bld Saint Germain à Paris.
Que connaissez-vous des muscs de synthèse ?
Avant d’être un musc de synthèse, cette matière première a été tout d’abord, une substance naturelle. Issue du chevrotin porte-musc d’Asie Centrale, le musc est contenu dans les glandes sexuelles du mâle et récolté pendant la période du rut. Le musc dit Tonkin est une odeur animale mais également douce, ronde et chaude dont la particularité est de fixer les notes de fond et d’amplifier le sillage. Cette odeur peut être retrouvée dans certains végétaux comme la graine d’ambrette. C’est un musc interdit que l’on sentira pendant la conférence. Aujourd’hui, des parfumeurs comme Marc-Antoine Corticchiato, parfumeur et fondateur de sa marque Parfum d’Empire en à fait une reconstitution avec son parfum comme “Musc Tonkin”.
Déjà sous la menace d’extinction à la fin XIX siècle, les chimistes vont chercher des substituts par la synthèse. Ce sont au total 7 muscs de synthèse qu’Olivier David, enseignant-chercheur à l’UVSQ, expliquera : une histoire trop méconnue. Il suivra l’ordre chronologique de l’histoire et ses anecdotes. Sans dévoiler l’essence de la conférence, je vous donne néanmoins quelques indices, lesquels n’enlèvent et ne remplacent en aucun cas, le bénéfice d’aller écouter la conférence ! Le site ne donne pas encore la possibilité de sentir les matières et les parfums, un des grands atouts des conférences de l’Osmothèque.
L’histoire des muscs de synthèse
Le point de départ de l’histoire des muscs sera de trouver des substituts par la synthèse. C’est à la fin du XIX siècle, que l’on y parvient par la nitration de l’isobutyl-toluène. Cette longue et riche histoire démarre avec Alfred Baur, qui dépose le 6 juillet 1888, le brevet décrivant le procédé de fabrication du musc artificiel. Ce dernier sera exploité par la Fabrique Thann et Mulhouse et par les fabriques de Laire & Cie. “Aujourd’hui, nous avons pu fabriquer à nouveau le musc Baur, grâce aux précieux conseils et aux mises en garde de Professeur François Terrier” me confie Olivier David. Dans cette famille des muscs nitrés, ce dernier parlera des muscs Baur, Xylène, Ambrette, Cetone, Moskène et Tibétène) en évoquant aussi les plus récents comme les muscs blancs, une autre famille.
Ces différents produits apportent différentes facettes olfactives aux parfumeurs. Pour W.A Poucher parfumeur anglais, “le musc ambrette est certainement le produit synthétique le plus important.” Son odeur rappelle plus celle de l’essence de graine d’ambrette que celle du musc naturel. Tandis que pour Felix Cola, le musc xylène, plus employé en savonnerie qu’en parfumerie, manque de finesse. Comme vous l’aurez deviné, derrière ces découvertes, se cache l’histoire d’hommes entourés d’anecdotes.
Partenariat entre l’Osmothèque & Versailles Sciences Lab
Dans la continuité, l’Osmothèque a préservé une trace des parfums disparus. Le projet se poursuit avec un partenariat avec le laboratoire Lavoisier, le laboratoire de chimie de l’Université de Versailles – Saint Quentin (UVSQ), pour constituer une base de données des molécules. Ces dernières sont aussi soumises au même aléa que les parfums. La re-fabrication des muscs nitrés, une famille d’une extrême importance pour la parfumerie du XX siècle constitue un premier projet. Ce sera l’occasion pour Olivier David d’en dire plus sur ce nouveau projet.
Qui est Olivier David ?
Un passionné, de chimie organique et de la chimie des parfums. Aujourd’hui, Maître de Conférences à l’Université de Versailles, il y enseigne divers aspects de la chimie organique, cinétique, et la chimie des composés odorants et aromatiques. Depuis un an, à son plus grand bonheur, il donne un cours de chimie de synthèse des matières premières, aux étudiants de première année du Master Formulation et Évaluation sensorielle de l’ISIPCA – un sujet, qu’il découvre en lisant le livre de Philippe Kraft, chimiste R & D chez Givaudan – Un lien entre son métier et sa passion, l’ont amené à s’intéresser à la filiation des parfums – voir les liens entre un Tocade de Rochas et un Musc Ravageur de Maurice Roucel ou encore, ceux de Passage d’Enfer de l’Artisan Parfumeur et de l’Ether de IUNX d’Olivia Giacobetti.
Adresse Conférence Osmothèque Paris
Mardi 22 novembre à 18h30 dans l’Amphithéâtre de l’IPAG, au 184 Bld Saint Germain à Paris. Pour en savoir plus, la SAO, cliquez ici
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