Exposition Paul Poiret au MIP à Grasse
Du 7 juin au 30 septembre 2013, le Musée International de la Parfumerie à Grasse, consacre la 1ère exposition à Paul Poiret, le 1er couturier parfumeur. Le visiteur découvrira la quasi-totalité de l’univers mystérieux des parfums créés par Paul Poiret, soit à peu près une quarantaine. Vidéos, bornes interactives et points olfactifs pourront permettre d’apprécier pleinement les créations de Paul Poiret et ce aussi grâce à la présence inédite de certains flacons provenant de collections particulières.
Après l’exposition de New York et de Moscou, c’est autour du Musée International de la Parfumerie de Grasse, d’accueillir et de proposer la première exposition, dédiée au premier couturier parfumeur qu’a été Paul Poiret. En effet, ce dernier considérait le parfum comme partie intégrante de la garde-robe d’une femme. C’est ainsi qu’il ouvre un nouvel univers de création aux maisons de couture. L’industrie du luxe est née. Elle doit son héritage à Paul Poiret. Je vous suggère de me suivre dans cette belle histoire parfumée.
Qui est Paul Poiret, le couturier parfumeur ?
Paul Poiret est un couturier à l’avant garde. Dès qu’il lance sa maison, cet homme qui aime les femmes, la vie, la fête, les lignes harmonieuses, va les rendre plus libres, en leur enlevant leur corset. Ensuite, il sera le premier couturier, haute couture qui créé et lance des parfums bien avant Chanel et les autres couturiers de l’époque. Pour Paul Poiret, les parfums transportaient l’essence poétique de sa maison de couture qui étaient donc intimement liés à ses créations de mode. Il allie donc la couture à la parfumerie, grande première pour l’époque.
Les parfums de Rosine
Dès 1911, Paul Poiret crée les Parfums de Rosine, d’après le prénom de sa fille et les Ateliers de Martine, le prénom d’une de ses autres filles. Ses parfums seront conçus par Henri Alméras, parfumeur (créateur du célèbre Joy de Patou plus tard) chez la maison Rallet à Cannes la Bocca, filiale des Etablissements Chiris à Grasse. Au total, ce sera une quarantaine de parfums qui verront le jour, aux noms évocateurs de Nuit de Chine, Fruit Défendu, Coup de Foudre, Chez Poiret, Maharadjah….
Les thèmes de prédilection de Paul Poiret étaient l’orientalisme, l’histoire, les arts, la littérature et le théâtre. Les objets et les flacons de cette exposition proviennent des fonds du musée mais aussi de collections privées sans lesquelles cette dernière n’aurait pu avoir lieu.
Très entouré d’artistes, ses premiers flacons seront créés par Schaller qui était verrier et dessinateur ; mais aussi Georges Lepape, Paul Iribe, Raoul Dufy.
Certains Parfums de Rosine à l’Osmothèque
Le parfum est une création immatérielle, impalpable, vulnérable. Lorsque la source disparaît, le parfum disparaît à son tour pour ne laisser qu’une trace dans la mémoire, q’un nom, un souvenir et quelques gouttes au fond d’un flacon. Mais, grâce à l’osmothèque et de belles histoires de parfums, on peut sentir certains des parfums disparus.
Aujourd’hui, grâce à Yuri Gutsatz, on a la joie de sentir des parfums Poiret à l’osmothèque. Ce parfumeur russe, a travaillé pour les Parfums Mury et la société de création Roure avant de créer sa propre maison Le Jardin Retrouvé. “J’étais tout jeune débutant dans la parfumerie quand le hasard m’a fait rencontrer un industriel qui avait racheté la marque Rosine disparue des marchés depuis de longues années, avec tout un stock de flacons, coffrets, etc. … y compris les formules originales. Cet industriel pensait que je pouvais “moderniser” ces anciennes formules, tâche bien au-delà de mes capacités de l’époque. Mais j’ai conservé un certain nombre des formules que j’ai recopiées dans un cahier à toutes fins utiles…” raconte Yuri Gutsatz.
Dès que le projet de l’Osmothèque a vu le jour, Yuri, a décidé de faire sortir du néant et de l’oubli des parfums disparus. C’est ainsi, que quelques unes de ces formules ont été reconstituées par Guy Robert, créateur de Calèche d’Hermès, de Femme de Rochas… Il s’est penché sur Arlequinade, Nuit de Chine, Fruit Défendu et quelques autres encore, pour perpétuer la mémoire et sauver de l’oubli une partie du patrimoine de la parfumerie française, dont Paul Poiret était un pionnier.
Je reviendrai prochainement sur les Parfums de Rosine avec un interview de Jean Kerléo, ancien parfumeur chez Jean Patou et fondateur de l’Osmothèque sous un angle olfactif. Par ailleurs pour les collectionneurs de flacons, une belle vente de flacons se prépare avec le commissaire Couteau-Bécarie, le 24 juin 2013 à Paris, et promet d’être très belle. A cet effet, je vous prépare très prochainement, un billet avec l’expert incontournable des flacons, Jean-Marie Martin-Hattemberg.
En attendant, ne manquez pas de me laisser un commentaire ci dessous et surtout si vous avez été voir l’exposition à Grasse.
Informations pratiques
Musée international de la Parfumerie, 2 boulevard du Jeu-de-Ballon
06130 Grasse – France Tél. : +33 (0)4 97 05 58 00
Site internet : www.museesdegrasse.com
Parkings payants (Honoré Cresp ; N-Dame-des-Fleurs ; La Foux)
Tarifs
•Entrée plein tarif avec accès exposition temporaire : 5 € (demi-tarif 2.50 €).
•Billet commun (miP, Jardins du miP) incluant le transport aller-retour en bus (Sillages lignes 20-21), avec accès exposition temporaire : 6 €
(demi-tarif : 3 €).
•Gratuité (sur présentation d’un justificatif) : moins de 18 ans, chômeurs, handicapés, groupes scolaires accompagnés
Recent Comments