Un parfumeur….Laurent Bruyère
Formules Secrètes d’un parfumeur, rend hommage à Laurent Bruyère, qui s’est envolé trop tôt vers des cieux parfumés. Ce livre, écrit par Soraya Bouvier Feder nous raconte le parcours de ce parfumeur génial, généreux, vivant à mille à l’heure et qui signera quelques uns des grands parfums tels Amor Amor de Cacharel, Angel Innocent de Thierry Mugler, le Baiser de Lalique….Je vous suggère quelques anecdotes sur Laurent Bruyère que j’ai moi-même connu et interviewé plus d’une fois.
La genèse de ce livre
Soraya Bouvier Feder a visité par le plus grand des hasards, l’appartement de Laurent Bruyère, alors qu’il n’était plus de ce monde et ne sachant pas qu’il possédait une collection de flacons de parfums. C’est donc sur place que cette dernière, a pu découvrir la collection de flacons de parfums de Laurent. C’est au travers de ses discussions avec Adonis, qu’elle a pu prendre connaissance de qui était ce parfumeur.
Pendant des années, Soraya a eu un stand aux puces de Clignancourt puis à l’époque de Régine de Robien, surnommée “la Diva des flacons”, expert à Drouot et propriétaire de la boutique “Beauté Divine et de Frédéric Marchand qu’elle a ouvert sa boutique “Via Antica”, au 11 rue Jacob. Elle a démarré avec des flacons miniatures et les fèves des rois avant de continuer sur des flacons à parfums et les bijoux vintage.
Aussi s’est-elle s’est occupée de la vente de flacons de parfums de Laurent Bruyère et c’est à la suite de longues conversation avec son ami Adonis et Anne-Marie Saget, que lui est venu l’idée d’écrire un livre sur Laurent.
Qui était Laurent Bruyère ?
Il était clairement un parfumeur passionné et un grand bosseur. Il a commencé sa carrière chez Daniel Harlant et l’a fini chez Mane. Il apparaît que ce soit chez Charabot, maison de création grassoise qu’il est tout appris. C’est là qu’il a travaillé avec Marie-Rose, sa laborantine préférée et Christine Gladieux, aujourd’hui chez Robertet. Sa grande passion était les matières premières parmi lesquelles il appréciait les baumes, les bois, les notes animales, orientales et les notes fruitées par-dessus tout. La création dont il fut le plus fier, reste Scent Intense pour Costume National. Pour lui, ce parfum était puissant, racé, ambiguë et unique.
Ses rencontres vont déterminer ses dons et sa passion : Loris Azzaro, Anne-Marie Saget, l’assistante de Jean-Paul Guerlain et Jean-Paul Guerlain lui-même. Chez IFF, il co-signera plusieurs parfums avec Dominique Ropion, qu’il considérait comme son mentor. Sinon, il admirait Olivier Cresp (Firmenich), Jacques Cavallier (Louis Vuitton), Michel Almairac (Robertet). Et le seul à ses yeux qui savait composer pour les femmes et qu’il aimait, était Jacques Guerlain.
Ce que retiendra Jean-Michel Duriez, parfumeur chez Rochas et qui d’ailleurs préface le livre : “Je retiens de Laurent tellement de choses : sa soif d’apprendre, son besoin de séduire, sa quête de reconnaissance, sa folie des grandeurs, ses excès, sa gentillesse infinie, ses amitiés sincères, ses amours purs, sa beauté, son succès auprès des femmes, auprès des hommes, son humour….”
Mes souvenirs de Laurent Bruyère
Si ma mémoire est bonne, c’est Christine Gladieux qui m’a présenté Laurent lorsqu’il était chez Charabot. Il était la joie de vivre, toujours près à vous taquiner. Je me souviens qu’une fois, il m’avait charrié parce que je portait Clhoé de Karl Lagerfeld à l’époque et qu’il trouvait que ce n’était pas assez moderne pour moi….
A chaque fois que je l’interviewais, il répondait toujours avec cette même passion, vivant à 1000 à l’heure…. il restait toujours disponible, ravie de raconter et d’expliquer aussi bien la beauté et la magie des matières que ses créations avec beaucoup d’authenticité et son franc parler. En fait, ses parfums étaient à son image, généreux, riche, gourmand, sensuel.
Il est évident que sa passion et sa gaieté nous manquent….
Soraya a fait un très joli travail et ce d’autant qu’elle n’a pas connu Laurent Bruyère. Ce livre permet de rentrer dans le monde passionnant des parfumeurs et de la création de parfums, surtout si on ne le connait pas. J’ai aimé ce livre, un peu ardu à certains moments pour les non initiés. Malgré le beau récit de cet ouvrage, il est dommage qu’elle n’ait pu ressentir sa passion de vive voix…
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Laurent n’a pas terminé sa carrière chez IFF mais chez Mane.
Merci pour le message. Effectivement vous avez raison, je vais corriger cette erreur…
Laurent était mon cousin. Nous avons fait les 400 coups ensemble et aussi avec son frère… Il me manque toujours terriblement.
Merci pour votre mot. J’appréciais beaucoup Laurent avec qui j’ai eu de franches rigolades et il aimait bien me taquiner. Le temps estompera cette absence, ce n’est jamais facile de perdre des êtres chers, Courage
Et Laurent n’a pas travaillé longtemps avec Marie-Rose chez Charabot, mais a fait ses plus grands succès avec “son canard” comme il appelait celui qu’il a emmené avec lui chez IFF.
Bonjour,
J’ai retrouvé une publicité “Tendance en attendant Caratère – Parfums Bruyère – à Paris” sur une très belle illustration.
Je ne peux malheureusement pas la télécharger ici.
Comment faire pour vous la faire parvenir.
Bien à vous
TLP
Bonjour,
Nous sommes en 2017 et je viens de chercher sur Google “Laurent Bruyère”. Pourquoi me diriez-vous ? Parce que nous étions ensemble en Biochimie. Il m’a fait découvrir les parfums (j’ai encore une de ses compositions de l’époque !! (ça fait plus de 30ans !) et je continue à porter du Guerlain !
Je viens de revoir de film “Le Parfum” tiré du livre de Patrick Süskind et par nostalgie sans doute et j’ai voulu faire cette recherche.
C’est un vrai coup de massue d’apprendre son départ si précoce.
Je pense à toi Laurent, à toute la bande de la F7. Je sais que là où tu es, tu es en paix avec tous tes sens en éveil.
Guerlain était tout pour Laurent ! Je suis sa cousine et il me manque chaque jour. Aujourd’hui j’ai abandonné Guerlain pour Amor Amor, je me sens plus proche de lui.
Merci Freddy pour ce jolie message. j’appréciais beaucoup Laurent, sa gentillesse et son humour.
Ce qui m’a marqué de ce parfumeur et qui m’a apporté un gros intérêt dans les parfums qu’il a fait était grâce à une fragrance pour homme inconnu qui était ‘L’Original’ par Decléor.
Un an après sa mort, je suis devenu fasciné par les accords et la façon qu’il fabriquait les parfums.
J’aurais adoré sentir ce qu’il aurait fait en 2019.