Portrait d’une génération de nouveaux artisans
Nouveaux artisans, ils vivent du produit de leur main, défendent un ordinaire plus simple et plus respectueux. Optimistes, attachés à la tradition et porteurs de modernité, ils sont bien partis pour changer le monde. Un sujet auquel Magali Perruchini s’est intéressée. Aujourd’hui, les éditions Eyrolles sortent le livre, Nouveaux artisans, portrait d’une génération qui bousculent les codes.
C’est dans une ambiance bonne enfant et sympathique que Nouveaux artisans a été présenté dans les ateliers d’Antoinette Poisson.
Portrait d’une génération de nouveaux artisans
Après avoir quitté son «job à la con”, Magali Perruchini a créé le blog Les mains baladeuses pour y raconter l’histoire de ces artisans entrepreneurs. C’est pendant ses recherches qu’elle croise le chemin de Jean-Laurent Cassely*, journaliste et auteur de “La révolte des premiers de la classe”. Comme lui et sans le savoir, elle est le témoin d’un phénomène émergeant, celui d’une nouvelle avant-garde manuelle.
Avec ce livre, elle a voulu donner à connaître cette nouvelle génération qui aspire à s’épanouir dans une activité professionnelle choisie, cherche à se sentir en accord avec ce qu’elle fait et ose s’engager dans un travail manuel parfois en dépit des réticences de son entourage. Ce basculement des aspirations est le signe d’un changement d’époque, et ces néo-artisans l’expression d’un art de vivre différent.
Magali Perruchini nous invite dans l’atelier de 25 artisans parisiens exerçant dans des domaines très variés. Elle les a rencontrés, écoutés et photographiés, au plus près de leur réalité. Chacun y dévoile son parcours, sa vision du métier, sa manière de travailler et ses contacts utiles. Leur expérience nous offre une vision réjouissante du renouveau de l’artisanat français.
Chacun des portraits est vivant et sincère. Ils suscitent la curiosité et l’envie d’aller les rencontrer. Je vous partage quelque uns d’entre eux en écho aux thèmes chers à Faireletourdumondeenparfums.
Quelques uns de ces nouveaux artisans
Saison (Fleuriste)
Dans un mélange de liberté et de rigueur, les compositions de Saison re-visitent les bouquets classiques. D’ailleurs pour Mathilde Nicod et Michaël Lecteur, les deux artisans “Nous sculptons nos compositions comme d’éphémères oeuvres d’art.” Tous les jours, ces derniers vont à Rugis ou auprès de producteurs locaux acheter leurs matériaux végétaux. Des végétaux qu’ils choisissent soit pour leur couleur, leur forme ou encore la matière qu’ils expriment.
En réalité, ils exercent leur métier plus dans une philosophie de sur-mesure que de prêt-à-porter. A cet effet, ils disent “Nous avons une démarche d’apprentis sorciers en essayant des choses en marge du conventionnel. Nous aimons mélanger les matériaux, les textures, les couleurs, tout en assurant une harmonie et une cohérence globale”
Site internet : www.saisonparis.fr
La distillerie de Paris (Distillateur)
Nicolas Juhlès est un passionné qui a découvert avec son frère l’univers des spiritueux dans l’épicerie familiale. C’est que le goût, les saveurs, les textures et les arômes l’ont non seulement interpellés mais aussi séduits.
Cette distillerie, c’était un rêve. Et ce rêve a mis 5 ans avant d’obtenir les autorisations. En effet, Paris n’avait pas entendu d’alambic depuis 1914. Ce dernier distille dans un alambic Holstein d’une capacité de 400 litres qui a été fabriqué sur mesure.
Pour Nicolas, “Le goût est une forme esthétique. Les odeurs sont ma poésie. Mon ambition est de susciter avant tout de l’émotion. Je ne revendique pas un savoir faire ancestral parce que ce qui m’intéresse, c’est l’exploration de nouvelles saveurs.” Et je peux dire que le gin que j’ai eu la chance de déguster à lors de la soirée du lancement du livre était une merveille. Un gin d’une douceur aux notes florales et subtiles. Fabuleux pour quelqu’un comme moi qui n’aime pas le gin !
Site internet : www.distillerieparis.com
Seem Soap (Savonnières)
Pour les deux créatrices de Seem “Nous voulons donner un côté précieux à nos savons. Dans notre vision, l’objet n’est pas simplement utilitaire, il est aussi vecteur d’émotion.” En réalité, ces dernières veulent ouvrir à une nouvelle approche et donner un autre regard à cet objet du quotidien qu’est le savon.
Et ceci, tout en combinant ainsi nouvelles technologie et le travail manuel (saponification à chaud, des huiles végétales). D’une certaine façon, les savons deviennent des sculptures éphémères. D’ailleurs, elles soulignent “sentir ses formes sous les mains renforce les sens tactiles et crée du lien avec l’objet.”
Site internet : www.seemsoap.fr
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