Qui est Rania Naim ?
Rania Naim, passionnée de mode et douée d’un bon coup de crayon, est aujourd’hui à la fois la directrice de création et du développement de Panouge, Isabey et Jacques Fath. Eprise de liberté et d’une sensibilité olfactive, elle aime aussi donner beaucoup de liberté aux parfumeurs avec qui elle travaille. C’est pourquoi, j’ai eu envie d’aller la rencontrer et que je vous suggère de me suivre pour mieux la connaître.
Quels sont vos premiers souvenirs de parfum et d’odeurs ?
Rania Naim A l’instant même, me vient à l’esprit l’odeur du bois fumé, brûlé à la montagne. C’est d’ailleurs, une odeur qui me relaxe dès que je la sens. A l’inverse, le cumin est une odeur qui m’est très désagréable. Un souvenir qui me relie directement à mon enfance.
Quels ont été vos parfums ?
Rania Naim Mes premiers parfums ont été Cabotine de Grès et Volupté d’Oscar de la Renta. Depuis que nous faisons du parfum, j’ai arrêté d’en acheter !…
Sinon, j’adore la fleur de tubéreuse. Pour moi, cette fleur est sensuelle et laisse derrière son passage une trace, un sillage. En réalité, j’aime cette idée et je m’amuse même, d’être consciente de laisser une trace invisible de mon passage !
Quel est votre parcours dans les grandes lignes ?
Rania Naim Je suis arrivée à Paris à l’âge de 22 ans, après une formation de styliste au Liban, et me suis immédiatement mariée. Or, Bernard, mon mari a commencé dans le parfum au moment il a racheté Panouge.
Ayant une passion pour le dessin, j’ai alors travaillé sur le flacon de « Unless » de Panouge. Ce flacon part d’une inspiration d’un vase Baccarat qui m’avait été offert. D’ailleurs, grâce à ce flacon, j’ai rencontré le styliste japonais Masakï Matsushïma, et aujourd’hui nous nous occupons de ses parfums en licence.
Puis, petit à petit, j’ai commencé à m’occuper du packaging et participer au développement. C’est ainsi que je me suis intéressée à la marque des parfums Isabey, que nous avons rachetée. Enfin pendant un temps, nous avons eu la licence des parfums Poiray.
C’est à ce moment là aussi que j’ai appris en 15 jours non stop, à me servir d’Illustrator pour dessiner les flacons ! Par ailleurs, j’ai crée le concept et l’image du parfum Poiray alors en édition limitée.
Enfin, nous avons racheté les parfums Jacques Fath, pour lesquels j’ai été en charge de réveiller la belle endormie ! Aujourd’hui, je travaille chez Panouge depuis 18 ans.
Quel est aujourd’hui votre rôle ?
Rania Naim Chez Panouge, je crée le concept de la marque et dessine autant les flacons que les packagings.
Quels sont les parfumeurs qui vous ont marqué ?
Rania Naim J’apprécie beaucoup les parfumeurs au point qu’ils deviennent des amis. Pour la marque d’Isabey et les parfums de Masakï Matsushima, c’est Jean Jacques, parfumeur chez Takasago, qui s’en occupe depuis 1999. Puis il y a Cécile Zarokian, un parfumeur indépendant avec une personnalité que j’apprécie beaucoup. Cette dernière a travaillé sur les parfums Jacques Fath dont le Green Water, l’un des deux parfums phares de la maison. Il y aussi Luca Maffféi, un jeune homme adorable, un parfait gentleman ! Enfin, Patrice Revillard, créateur de L’Iris de Fath, est un artiste complet, d’une grande simplicité, dessine et écrit des poèmes.
Dans quel esprit travaillez-vous avec les parfumeurs ?
Rania Naim Je leur accorde une liberté totale. C’est en plongeant dans l’univers de la marque qu’ils peuvent laisser parler leur créativité. En fait, ce sont des relations humaines très importantes pour moi.
Dites-nous quelques mots sur Isabey ?
Rania Naim Aujourd’hui, Isabey compte 5 parfums féminins, 2 parfums masculins et 3 parfums en flacon perle. A ce jour, j’ai revu l’ensemble des flacons des parfums féminins pour être plus cohérents. C’est pourquoi, j’ai choisi de moderniser le flacon du parfum Bleu de Chine d’Isabey, un grand succès à son époque. En effet, deux flacons ont été créés, l’un dessine par Julien Viard pour l’Exposition Universelle de Paris en 1925 et l’autre en cristal massif teinté améthyste et conçu par Ludwig Moser. C’est de ce dernier que je me suis inspirée et qui porte le nom de Fleur Nocturne. De fait, il faut savoir que la maison Isabey était connue pour ses flacons et packagings très modernes. D’autre part, Jean Jacques, parfumeur chez Takasago, est en charge de la création des parfums, depuis notre reprise de la marque.
Dites-nous quelques mots sur Jacques Fath ?
Rania Naim Après m’être bien imprégnée de la vie et de l’œuvre de Jacques Fath, je me suis mis à penser « Que ferait aujourd’hui Jacques Fath, s’il était vivant ? ». J’ai démarré avec la reformulation de Green Water, le bestseller et parfum emblématique de la marque avec l’Iris Gris. C’est Cécile Zarokian, parfumeur indépendante, qui l’a réalisé au nez et Jean Kerléo l’a félicité pour son travail. Puis, nous avons lancé une première collection Fath’s Essentiels sur le thème du voyage (Green Water, Vers le Sud, Bel Ambre et Curacao Bay). Et un an plus tard, une deuxième collection a vu le jour grâce à Luca Mafféi, parfumeur italien chez Atelier Fragrance Milano. Cette fois-ci sur le thème de la Joie de Vivre tels L’Orée du bois, Les Frivolités, Lilas Exquis et Roso Epicureo.
Quels sont vos hobbies en dehors du parfum ?
Rania Naim Je cours 2 à 3 fois par semaine et cela me fait beaucoup de bien. Néanmoins, j’ai aussi besoin de voir l’eau, le reflet du paysage dans l’eau, est un élément qui me calme et me fait du bien. Autrement, je m’intéresse à tout, à partir du moment où je peux personnaliser. Dans la mode, par exemple, souvent, je coupe et je rassemble ce que j’ai acheté.
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