Extrait, Eau de Parfum, Eau de Toilette ?…Quelle différence !
Extrait, Eau de Parfum, Eau de Toilette, Eau de Cologne ? Quelle différence ? La quantité du concentré dans l’alcool ?… Si ce n’est qu’il n’existe pas de législation, et chacun maison de parfum a sa politique. Puis, chacune des déclinaisons correspond à une époque. Aujourd’hui, des appellations qui ne veulent plus dire grand chose. Je suis allée à la rencontre de deux parfumeurs pour en discuter. D’une part, Jean-Michel Duriez, parfumeur interne pour la maison Rochas et de l’autre Jean Jacques, parfumeur chez la maison japonaise de création Takasago.
L’extrait, le parfum
Dès la fin du 19ème siècle, le parfum n’existait que sous la forme d’extrait. L’extrait est la première forme du parfum et la forme la plus pure du parfum. Son geste est précis et particulier. “L’extrait est un bijou. Il faut en prendre soin, tout comme une montre Chanel J12, avec un mécanisme d’horlogerie suisse.” me dit Jean-Michel Duriez, parfumeur chez Rochas. C’est un luxe pour soi-même. Généralement, les extraits de parfum font l’objet de toutes les attentions, et sont disposés dans de magnifiques coffrets et flacons. Même, les plus belles matières premières rentrent dans les formules de l’extrait. Un jasmin de Grasse ou une rose centifolia, ne seront réservés que pour le parfum. Ceci pour deux raisons – d’une part, leur prix au kg est très onéreu et d’autre part, ces matières premières sont rares. Ainsi l‘extrait est à ses déclinaisons ce que la haute couture est au prêt-à-porter.
Si le parfum est un mystère, l’extrait reste sa légende. C’est pourquoi, Coco Chanel préconisait de se parfumer « sur tous les endroits où vous risquez d’être embrassée ». Cou, poignet, décolleté, creux du coude… Déposez une goutte sur les points les plus intimes du corps, là où vibrent les battements du cœur.
Le parfum invite à un cérémonial
L’extrait est généralement réservé à des instants précieux, ceux d’une soirée élégante ou d’un diner, en tête à tête avec son amoureux. Comme le rappelle Jean-Michel, l’extrait est plus tenace et sa formule plus riche. Cette forme de parfum ne concerne au mieux 5 % des femmes.
Cependant, les passionnées averties du parfum, aiment cette concentration et ont incité des marques à relancer des extraits. Ce fût le cas d’Angel de Mugler, de Baiser Volé de Cartier ou encore le Cuir de Nacre de la créatrice de bijoux Ann Gérard, qui propose un bel extrait à 16 %, exhalant un iris cuir délicat.
L’extrait se définit aussi par une gestuelle narcissique et initiatique ; quelques tapotements avec les doigts, à contre-courant des vaporisations faciles de notre époque. Ce dernier est surtout perceptible pour qui s’approche de très près. Et comme le rappelle le parfumeur Aurélien Guichard : « Les jeunes femmes ne devraient pas être intimidées par ces formules concentrées. C’est comme une belle robe, on ne peut savoir si on l’aime, ou pas sans l’avoir essayé auparavant. La seule règle est de se sentir bien avec. »
D’ailleurs tout une mise en scène est effectuée lorsqu’on l’achète. Les belles maisons de parfumerie qui continuent à proposer cette concentration, ne la vende que dans chacune leur boutique en propre.
L’eau de toilette
Elle fera son apparition dès les années 20 et plus exactement dès 1924 avec le Chanel N°5. Une concentration parfaite pour la femme au style de vie des garçonnes, qui voulait se parfumer, tout au long de la journée. C’était aussi une nouvelle voie pour démocratiser le parfum. L’eau de toilette se vaporise avec un geste ample, souple et généreux sur la peau ou sur les vêtements. Chez Jean Patou, se sera qu’en 1947, que l’eau de toilette Joy verra le jour. “Cette eau de toilette répondait parfaitement à ce besoin de légèreté et fraîcheur de l’époque” me raconte Jean-Michel. Le concentré est dilué dans de l’alcool et de l’eau. Cependant, la formule est retravaillée. Pour Joy de Patou, il persiste une plus grande fraîcheur, dûe la présence d’aldéhyde et de fleurs blanches. De cette façon, les notes de tête sont plus prononcées.
L’eau de parfum
Dès les années 70, c’est une nouvelle attente des consommateurs qui réclament des parfums plus tenaces qu’une eau
de toilette mais moins chers qu’un parfum. C’est là, que progressivement l’eau de parfum ou esprit de parfum va voir, le jour, pour répondre à cette demande. Ces dernières sont concentrées entre 12 et 16%. “Chacun fait ce qu’il veut puisqu’il n’existe pas vraiment de législation” me confie Jean-Michel. A cette même époque, les eaux fraîches vont être lancées. On assiste alors, à l’explosion de l’Eau de Rochas, de l’Eau Fraîche de Christian Dior, l’Eau de Cartier, de Ô de Lancôme. Cette déferlante d’eaux vient répondre au besoin de nature et de liberté des femmes. Le geste de parfumage est néanmoins plus proche de celui de l’extrait. Il est délicat et féminin grâce aux gouttes déposées avec le cabochon du flacon.
Que veut dire ces concentrations aujourd’hui ?
Pour Jean Jacques, parfumeur chez Takasago, ces nuances de concentration tendent à disparaître et n’existent que chez les maisons de parfum, qui ont une histoire de parfumeurs. Ce sont donc Guerlain, Chanel, Caron, Jean Patou.
Pour Jean Jacques, les marques de stylistes ne rentrent pas dans ce système. Les nouvelles versions, sont lancées comme “les versions Intense” ou “les eaux cristallines” sont des variations dans le but de faire vivre une formule. C’est en quelque sorte un prétexte, pour visiter de nouvelles facettes olfactives. Une façon aussi, de capitaliser sur une note, et explorer d’autres accords. Jean Jacques m’expliquera aussi, en prenant comme exemple, un parfum sur lequel il a travaillé : Gentleman Only de Givenchy, créé en collaboration avec Antoine Lie et Francis Kurkdjian. Un boisé aromatique sensuel. Son accord majeur réunit un cèdre et un vétiver qui évoque une peau chauffée avec des notes de tête plus vertes associées à la feuille de violette et à la feuille de bouleau. Dans la version Intense, cette sensation de peau chauffée, a été surdosée par le patchouli… un clin d’oeil à l’ancien Gentleman !
Bonjour,
Quel bel article.
Ma concentration est l’extrait.
Le prix est onéreux, certes, mais la petite fiole, pour ma part shalimar, dur très longtemps, deux ans pour ma part les 15 ml
Je peux me permettre une petite goutte tous les jours, l’eau de parfum et l’eau de toilette, la bouteille dure moins longtemps que la fille d’extrait
Peu de matière suffit pour sentir bon
Mon avis c’est qu’il faut parfois investir un certain prix, mais la qualité et la durée sont présente
Merci Isabelle pour votre témoignage. J’adhère complètement. Surtout que l’extrait recèle richesse et mystère.
C’est très gentil d’avoir répondu. Isabelle
C’est normal. Etes-vous abonnée à la newsletter, elle est gratuite ?
Merci pour votre l’article c’est très enrichissante , mon concentration est l’extrait.
Perso je me fournir sur un site internet inconnu leur extrait de parfum son d’une qualité incomparable et le prix et plus qu’abordable pour ceux que ça peut intéresser voici le lien de ma découverte coup de coeur
https://www.al-safyr.com
La dolce vita