Givaudan crée sa propre fondation
Le groupe Givaudan, a annoncé la création de sa propre fondation, le 11 juin 2014 dernier, pour renforcer son engagement dans ses différentes actions d’utilité sociale ainsi que sa responsabilité envers les communautés avec lesquelles elle s’approvisionne en matières premières à parfum. Créée à Genève en tant qu’organisation à but non-lucratif, la Fondation Givaudan aura pour mission de soutenir des projets d’intérêt général et d’accorder des dons et subventions, dans les domaines de l’action humanitaire, la santé, la nutrition, la science, l’éducation, la protection de l’environnement et le développement durable.
La Fondation Givaudan se focalise sur trois axes prioritaires, dans lesquels Givaudan est déjà engagé en tant qu’entreprise et où son expertise et son expérience peuvent être mises à profit. Il s’agit d’un partenariat avec les communautés à la source, sur les problèmes de cécité et de nutrition familiale.
Quel est le point commun entre la lavande du sud de la France, la vanille de Madagascar, le bois de santal d’Australie, le benjoin du Laos…?
Ces sept matières premières emblématiques (lavande, vanille, bois de santal, benjoin, fève tonka, vétiver, ylang ylang) utilisées par les parfumeurs dans l’industrie des cosmétiques sont menacées et donc font l’objet d’une attention particulière pour le groupe Givaudan.
En quoi consiste ces partenariats ?
En nouant des partenariats stratégiques avec les principaux fournisseurs, localisés à travers le monde, le leader mondial dans la fabrication d’arômes et parfums, cherche à bénéficier d’une meilleure sécurité d’approvisionnement.
En contrepartie, le groupe s’engage à acheter à un prix d’achat garanti, incluant une prime. Matériels, fournitures et formations du personnel sont fournis aux coopératives locales. Ce partenariat gagnant-gagnant permet donc une amélioration de la qualité des produits.
Cette initiative présente l’intérêt d’allier compétitivité et responsabilité. Givaudan a su tirer les enseignements de la volatilité des prix des matières premières de 2008 et s’engagent à établir des relations sur un long terme avec ses fournisseurs et en investissant, pour aider les communautés locales. Givaudan s’inscrit clairement dans une dynamique de progrès en se fixant pour objectif d’auditer 200 des fournisseurs les plus à risques parmi le top 400 d’ici à 2015. Cette démarche d’achat responsable s’accompagne également d’objectifs sociaux et environnementaux ambitieux que nous nous engageons à suivre dans la durée.
Chaque projet est unique et le travail est adapté selon la matière première, m’explique Hervé Fretay chez Givaudan.Ce sont des projets qui s’inscrivent dans la continuité.
Puis un ou plusieurs parfumeurs sont nommés comme ambassadeur de l’ingrédient. Il va sur place et suit le projet de prêt pour relayer ensuite la bonne communication en interne. Il s’agit de Rodrigo Flores Roure pour l’ylang ylang, Shyamala Maisondieu pour le benjoin, d’Hernan Figoli pour le vétiver, Michel Girard pour la vanille et Nathalie Cetto et Mary Pierre Julien pour la lavande.
Regardons de plus près chaque ingrédient
1 L’ylang ylang aux Comores
Le but a été de réduire l’impact de la distillation de l’ylang ylang sur l’écosystème local, par la mise en place d’un programme de replantation d’arbres, pour fournir du bois de chauffage. Et par ailleurs, un soutien aux programmes d’éducation locaux par le financement de fournitures scolaires a été mise en place.
Ce bel ylang ylang des Comores, on peut le découvrir et le sentir dans Mohéli de Diptyque, qu’Olivier Pescheux, parfumeur chez Givaudan a créé. Pour faire découvrir l’odeur authentique de la fleur d’ylang ylang, « je voulais travailler non pas sur le côté solaire, oriental, vanillé/coco, associé à la plage, cet aspect traditionnel de l’ylang ylang, telle qu’elle est souvent interprétée, mais je voulais plutôt restituer l’odeur de la fleur dans son élément naturel » m’explique le parfumeur. « Et dans cet esprit, sa senteur est plus verte, croquante, épicée, poivrée » continue-t-il. Pour s’imprégner de l’odeur et pour comprendre la filière d’approvisionnement de l’ylang ylang aux Comores, le parfumeur et Myriam Badault, en charge du développement chez Diptyque, s’envolent pour l’île de Mohéli. « Au delà de la création que la marque souhaitait réaliser, Diptyque voulait également savoir comment s’engager dans notre programme éthique, c’est pourquoi il était essentiel que l’on se rende sur place« . 14 heures de vol plus tard, les voilà à quai, et Myriam Badault va découvrir la teneur du programme mis en place par Givaudan, sur l’île de Mohéli dans l’archipel des Comores.
2 Le benjoin au Laos
Givaudan a participé à la formation et l’éducation des communautés rurales qui récoltent le benjoin, en construisant des écoles secondaires, en les financement, et en s’occupant de la formation des enseignants.
3 Le Vétiver à Haïti
“Ce sont des améliorations sur les infrastructures et un soutien au développement de la coopérative de producteurs de vétiver, qui a été accompli” me confie Hervé Fretay de chez Givaudan. Depuis 2012, par exemple, à Haïti où est cultivée 50% de la production mondiale de vétiver, Givaudan travaille avec Agri Supply (Pierre Léger), le principale producteur locale d’huiles essentielles de cette longue racine, à l’odeur envoûtante et sèche de bois fumé. 160 cultivateurs de trois villages des Cayes, dans le sud de l’île sont regroupés en coopérative et bénéficient d’un prix minimum garanti et de l’appui technique régulier de Givaudan. Il est utilisé comme fixateur ou comme ingrédient dans un parfum.
4 La vanille à Madagascar
Tout un programme de développement auprès des villages, dans une région de culture de la vanille a vu le jour. Il s’agit de mettre en place des infrastructures scolaires pour faciliter l’accès à l’éducation (12 écoles construites et équipées à ce jour et des infrastructures sanitaires pour améliorer l’accès à l’eau potable et la santé publique. Par ailleurs, un soutien aux fermiers pour une meilleure sécurité alimentaire a été mise en place, à l’aide d’un Système d’Intensification du Riz (SRI) pour augmenter les rendements de la culture et assurer une préservation des sols.
Calice Becker, parfumeur chez Givaudan, a utilisé de la vanille de Madagascar et du benjoin du Laos dans Amber Oud de By Killian.
5 La lavande dans la Drôme
C’est un support dans la recherche d’une nouvelle variété de lavande résistante au dépérissement. Un programme pour lutter contre les attaques de cicadelles (des insectes suceurs de la sève des végétaux) par des barrières physiques (céréales) ou mécaniques (argile) a vu le jour. Cette belle lavande, on la retrouve dans Courrèges in Blue, parfum retravaillé par Nadège Le Garlantezec, parfumeur chez Givaudan. Ce floral vert aldehydé, contient de cette lavande exceptionnelle qu’on surnomme L’Or Bleu. Elle provient d’une coopérative de la Drôme associée à Givaudan.
Recent Comments