Qui est Jean Mus ?
40 ans de carrière, au moins 1500 jardins dessinés de part le monde…. Et une passion intacte. Toujours prêt pour un nouveau projet. Jean Mus est l’artiste jardinier et le metteur en scène des plus beaux jardins méditerranéens contemporains. Son regard bleu vif, plein de vie, Jean Mus a toujours une anecdote à vous raconter sur ses rencontres tant humaines qu’avec le monde des plantes.
Aujourd’hui, président du jury du Festival des Jardins de la Côte d’Azur, j’ai eu envie de vous faire partager la vie intense et créative de ce grand Monsieur des Jardins. Si vous voulez approfondir et découvrir les réalisations de Jean Mus, je vous conseille vivement les Jardins Secrets de Méditerranée aux Editions Flammarion et Les Jardins Méditerranéens Contemporains aux éditions Ulmer.
Quand on observe la vie, le parcours et la vision de Jean Mus sur les jardins, on y découvre sa philosophie….de vie tout simplement. Chaque matin, sa première visite est pour ses plantes, qu’il arrose religieusement. Un moment de plaisir inouïe, car pour lui “jardiner n’est pas une oeuvre de patience mais un cadeau renouvelé chaque matin, plein de surprises.”
Néanmoins, Jean Mus tient à transmettre ce patrimoine fragile et capricieux mais indispensable au travers de ses jardins.
Qu’est ce qu’un jardin méditerranéen ?
La Méditerranée est bouillonnante dans le verbe, les couleurs et les saveurs. C’est un nuancier extraordinaire de paysages, vents, humeurs florissant autour d’une mer commune.
Quels sont vos sources d’inspiration ?
J’ai beaucoup étudié et visité les jardins historiques, à travers l’Europe. La Renaissance italienne réputée pour ses jardins en terrasse et l’utilisation de l’eau sont une autre source d’inspiration. Mes nourritures peuvent aussi venir d’autres paysagistes comme Capability Brown pour sa concession des jardins tel un tableau, Ferdinand Bac pour sa fantaisie et spontanéité et Russel Page alliant les formes linéaires à la française et ses combinaisons de formes et de couleurs, associées aux jardins anglais. Ce dernier reste intemporel. Hormis les paysagistes, je dois avouer que ce sont les architectes avec qui je collabore étroitement comme Jean-Michel Wilmotte, Luc Svetchine et Francine et Pascal Goujon.
Comment se définit votre style ?
Mon style s’exprime au travers des émotions et des sensations que je ressens avec mes clients, qui me confient leur vision de leur jardin. En effet, le jardin représente un lien intime, à aimer chaque jour et sans relâche.
Plus précisément, mon style se manifeste par l’importance de la perspective, des profondeurs dans le jardin, la mise en valeur par un mouvement, les courbes et arabesques, le moutonnement des buissons, les arbres et tout un nuancier de couleurs douces et discrètes.
Vous adaptez-vous aux temps modernes ?
Oui j’ai conscience de l’évolution des différents modes de vie. Cet état des lieux m’a amené à un nouveau code de perception, étant donné la diminution du nombre de jardiniers, du changement climatique, de la limitation d’espace, notamment dans les jardins de ville.
Devant ces constatations, je me suis adapté et aujourd’hui je suis passé de 20 espèces de plantes, utilisées dans un jardin à une dizaine. Et mon rêve est d’aboutir à la création ultime d’un jardin avec cinq espèces …
Vos plantes préférées ?
Ce sont avant tous les arbres et les arbustes, car ces derniers ponctuent et permettent de poser le cadre du jardin. Notamment, ils donnent des lignes de fuite et structurent le jardin. J’aime jouer avec les cyprès de Provence (que je ne taille jamais), les oliviers, le pittosporum tobira, le chêne vert, le camphrier, l’arbousier et les agrumes.
Pour réaliser les moutonnements que j’affectionne tout particulièrement pour la scénographie qu’ils donnent, j’utilise le buis commun, les santolines grises ou vertes, le pittosporum nain, le romarin “repens”, le laurier-thym et la myrte de Tarente. Ces dernières, des plantes mellifères, sont importantes et indispensables pour les abeilles.
Quelle est la place du parfum dans vos jardins ?
Enfant de Grasse, habitant de Cabris depuis toujours, le village des parfumeurs, je ne peux qu’apprécier le parfum et donc les plantes à parfum. C’est ainsi qu’un mur de jasmin grandiflorum embaume de juillet à octobre alors que la rose centifolia, la favorite des parfumeurs propage son parfum inimitable, à la fin du printemps. Parmi les roses, j’affectionne la rose dite Tango de Vence et la Diane de Ribes, une rose anglaise. Par ailleurs, je n’oublie pas la verveine citronnelle, l’ennemie des moustiques, mais aussi l’amie de la cuisine et ses infusions.
Mes jardins “coup de coeur” découverts dans ces deux beaux livres
- “Un méditerranéen qui ne perd pas le nord” (Editions Ulmer, p120) avec ses lignes de buis en courbes et arabesques tout en respectant les arbres en place.
Ce que j’ai apprécié dans ce livre, c’est qu’à chaque jardin, l’histoire de la maison, le souhait du propriétaire et l’intervention de Jean Mus sont racontés. Ce livre est plein de vie. Pour en savoir plus, cliquez ici
Son approche est différente et invite le lecteur a une découverte des différents types de jardins tels les jardins de bord de mer, de bastide, européen, intime et des sens. Il s’agit d’un ouvrage réédité et paru il y a 10 ans. Pour en savoir plus, cliquez ici
NB Si vous souhaitez rencontrer Jean Mus, il donnera une conférence le 21 avril 2017 à 15h
Fête des Plantes de Printemps au Domaine de Saint-Jean de Beauregard. Conférence sur l’Art des Jardins Méditerranéens et signature du livre « Jardins Méditerranéens Contemporains » Ed. Ulmer.
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