Qui est Ricardo Omori ?
Ricardo Omori est un observateur, fidèle et adepte des grandes valeurs humaines. C’est ainsi qu’il est chez Symrise depuis 14 ans au Brésil. Cependant, il croit fortement au capital humain. Aujourd’hui, il dirige Symrise à Paris en tant que Senior Vice-Président Global Fine Fragrance. Sa curiosité, son amour pour les villes et l’architecture, font de lui un homme heureux à Paris, même si les fabuleuses plages brésiliennes lui manquent ! Je vous suggère de me suivre pour découvrir cet homme élégant et passionné.
Quels sont vos premiers souvenirs de parfum et d’odeurs ?
Ricardo Omori En réalité, le parfum me touche depuis mon enfance. Shalimar de Guerlain, le parfum de ma mère, reste encore très présent dans ma mémoire : mon souvenir olfactif le plus fort.
De plus, bien que de mère italienne et de père japonais, je suis né à Sao Paulo au Brésil. C’est une ville qui sent le parfum… jusque dans la rue !
Par contre, je pourrais citer deux autres souvenirs, ceux-là gustatifs. N’oublions pas qu’au Brésil, nous sommes très gâtés et avons à disposition beaucoup de fruits différents. En effet, parmi cette profusion, j’apprécie énormément le fruit de la passion pour son goût frais, à la fois sucré et acidulé. D’autre part, parmi les plats traditionnels, j’affectionne particulièrement le Feijoada. Ce plat d’Afrique, contenant du porc et des haricots, mijote pendant des heures. Son goût assez prononcé est inscrit dans ma madeleine de Proust.
Quel est votre parcours dans les grandes lignes ?
Ricardo Omori En fait, mon parcours est assez simple. Un diplôme universitaire de business administration au Brésil en poche, j’ai fait des recherches sur le parfum et très vite, j’ai découvert tout ce monde qui se cachait derrière. C’est à ce moment là, que je suis rentré en contact avec Dragocco pour un programme de perfectionnement. Et depuis, je n’ai plus quitté cette industrie où j’ai débuté en tant que commercial. Au final, je travaille dans le parfum depuis 20 ans au Brésil. 14 ans chez Symrise avec une escapade de 4 ans chez les américains IFF. Depuis deux ans, je suis à Paris en tant que Senior Vice-Président Global Fine Fragrance, où je suis très heureux.
Avez-vous des mentors dans la parfumerie et en dehors ?
Ricardo Omori Oui, c’est sans aucun doute mon père. En tant que médecin, il a une vision très claire, du comportement à adopter envers les autres ! Il m’a transmis de vraies valeurs auxquelles il croit fortement. Parmi celles-ci, figure la loyauté, une valeur très importante et très chère à mes yeux. En fait, la confiance est envers les autres reste primordiale.
Quels sont les parfumeurs qui vous ont marqué ?
Ricardo Omori Maurice Roucel. Il est une légende. C’est un homme au caractère fort, qui ne suit jamais les règles établies. En un mot, il fait toujours l’inverse de ce que les autres font ! Quand je lui ai proposé de me suivre au Brésil, il a pris l’opportunité au vol… et cela ne lui a posé aucun problème ! C’est un homme ouvert et adaptable. En ce mot, ce fut une rencontre .
Quelle est la place du parfum au Brésil ?
Ricardo Omori Un brésilien ne sort jamais sans s’être parfumé ! En effet, il aime le parfum et se parfume. N’oubliez pas qu’il fait chaud et humide. Par conséquent, beaucoup de brésiliens prennent jusqu’à 3 douches par jour. Ce qui veut dire que le brésilien se parfume à chaque fois ! Pour eux, le parfum est un geste naturel. Et ils adorent les parfums puissants, capiteux, avec un sillage longlasting.
Il est important de noter que le marché du parfum au Brésil fut tout d’abord un marché de copies et de parfums peu onéreux. Puis, progressivement, les habitudes ont bougé et évolué. De fait, cette industrie a démarré avec deux groupes de cosmétiques familiaux, tels que Natura et Botticario. Or, aujourd’hui les brésiliens ont acquis une expérience qui les rends plus exigeant. D’ailleurs, les marques de parfums rares sont progressivement apparues malgré une distribution particulière de porte à porte.
D’une façon générale, les hommes sont plus traditionnels et apprécient donc les parfums fougère et le oud. En revanche, les femmes se tournent vers les parfums floraux et florientaux. Depuis, les consommateurs sont plus connaiseurs aujourd’hui et veulent accéder à des parfums sur mesure.
Par ailleurs, le marché mexicain revêt une importance significative en dehors du Brésil. D’ailleurs, je pense que d’ici à quelques années, leur consommation de parfum sera conséquente. Viennent ensuite la Colombie, le Pérou et l’Equateur, qui représentent des marchés très ouverts au monde du parfum.
14 ans de Symrise, cela montre une grande fidélité ?
Ricardo Omori En effet, je suis depuis 14 ans dans la même société. Cependant, j’ai démarré chez Dragocco, aujourd’hui racheté par Haarman & Reimer, puis Symrise ! Vous pouvez constater combien je suis fidèle ! A l’époque, Dragocco était une petite société familiale où les opportunités d’apprendre était importantes. C’est pourquoi, j’ai pu avoir un grand angle sur l’industrie du parfum. Ce fut pour moi, une période de ma vie très enrichissante. En réalité, j’apprécie la philosophie et la vision long terme de ce groupe. Pour ma part, il n’y a pas de miracle dans notre industrie. Il est important de trouver la bonne mesure entre le long et le court terme. C’est là, toute l’importance des équipes, et de maintenir un facteur essentiel que représente la confiance.
Vous êtes désormais Senior Vice-Président Global Fine Fragrance. Quels sont vos objectifs ?
Ricardo Omori Mon objectif est de proposer à l’industrie une offre unique et différente avec pour optique le long terme. De surcroît, cette industrie repose toujours sur les mêmes business models qu’il y a 100 ans. Je crois véritablement qu’il y a une possibilité pour nous d’innover.
Quelles sont pour vous les qualités essentielles d’un bon parfumeur aujourd’hui ?
Ricardo Omori A ce jour, toutes les marques recherchent une signature olfactive. Néanmoins, il est important de trouver l’équilibre entre une signature unique le respect des besoins du marché.
Pouvez-vous nous parler des Programmes de Madagascar ?
Ricardo Omori Notre programme avec Madagascar a démarré en 2004. Notre volonté est de restaurer les ressources naturelles de l’île par la protection des espèces endémiques, la lutte contre les dangers de la nature sauvage, la formation des fermiers pour pratiquer une agriculture écologique et l’enseignement de la conservation des sols. D’autre part, nous considérons qu’il est important de minimiser l’impact sur l’environnement par le traitement bio des eaux usées et la reforestation en plantant 80 000 arbres, afin de produire aux usines, des branches. Au final, nous employons 38 000 personnes sur 133 villages. A ce jour, Symrise a établi un partenariat sur un long terme pour les ingrédients tels la vanille, la cannelle et le gingembre.
Pour la vanille, nous produisons deux qualités, soit une vanille Gold Extrait ou une vanille Caviar Absolute. La première étant sucrée, naturelle et authentique, tandis que l’autre est intense, animale, épicée, une facette boisée et cuiré. Pour le gingembre, il s’agit d’un grand cru gingembre. Sans note savonneuse, il est pur, pétillant avec une saveur douce de citron, associé à une note épicée exceptionnelle et persistante. Enfin, pour la cannelle c’est une Gold Cinnamon, produite à partir de l’écorce à 100%. Sa note est puissante et constitue un booster unique.
Aujourd’hui vous êtes à Paris depuis un an. Quelles sont vos impressions de Paris ?
Ricardo Omori Je suis avant tout un urbain ! Né à Sao Paulo, la capitale financière du Brésil, j’ai baigné dans l’architecture d’Oscar Niemeyer, le plus grand architecte brésilien, entre autres.
A Paris, je marche beaucoup quand je ne prends pas le métro. Je découvre alors avec joie, tous ces immeubles haussmanniens dont j’affectionne particulièrement l’architecture. Sinon, j’apprécie de me rendre au Musée d’Orsay, qui représente un compromis intéressant entre architecture et peinture.
De fait, je suis un homme heureux à Paris, même si je ne peux pas nier, que les plages brésiliennes me manquent ! J’ai découvert l’art de vivre à la française avec le bon vin et les bons fromages. Quant aux français, ils ne sont pas toujours évidents à comprendre ! Pour le brésilien que je suis, ils sont honnêtes et plus directs. Il faut donc avant tout connaître les règles !….
Quels sont vos hobbies en dehors du parfum ?
Ricardo OmoriJe fais très régulièrement du sport afin de maintenir mon bon équilibre. Je peux même dire que cela m’ait très important. D’ailleurs, je pratique jogging et gymnastique.
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