Ma rencontre avec Yumi Jibiki, une passionnée de parfum
Yumi Jibiki est la japonaise, la plus passionnée de parfum. Cette dernière se rend régulièrement à Grasse depuis 2011. C’est là, que j’ai eu la grande chance et joie de la rencontrer lors du colloque “Se parfumer, un acte d’humanité. Lors de son passage à Paris, je viens de m’entretenir avec elle plus longuement, et je suis heureuse de vous faire découvrir cette femme élégante, aux yeux rieurs et pleine d’attention envers les autres.
Selon la coutume japonaise, Yumi m’accueillera avec trois charmants cadeaux pour me faire découvrir le thé vert du japon accompagné de délicieux biscuits vert en forme de coeur et une eau fraîche au thé vert de Shiseido. C’est alors que j’ai pu découvrir et sentir la vraie odeur du thé vert pour les japonais qui n’a rien avoir avec le Thé Vert de Bulgari.
Ma première rencontre avec Yumi Jibiki fût au colloque “Se parfumer, un acte d’humanité” dans le cadre de la démarche de candidature des savoir-faire liés au Parfum, en Pays de Grasse, au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité, de l’Association du Patrimoine Vivant du Pays de Grasse. Pour cette occasion, Yumi était en kimono traditionnel, et je dois vous dire, qu’elle le porte avec grande élégance et grâce. Yumi est une femme passionnée de parfum et très respectueuse des autres.
Les souvenirs de parfum de Yumi Jibiki
Pour Yumi, se parfumer est un choix fort, un geste fort, car il marque un choix de vie. En fait, se parfumer pour elle, permet de passer d’un état à un autre, comme passer du noir & blanc à la couleur… Contrairement à beaucoup de japonaises et de japonais peu sensibles au parfum, Yumi a grandi dans une atmosphère de parfum ; sa mère, une femme raffinée et artiste-peintre, portait soit Mitsouko de Guerlain, soit Arpège de Lanvin, tandis que son père sentait bon la mousse à raser de Shiseido !
Avant de travailler dans le monde du parfum, Yumi a d’abord étudié le commerce sur les conseils paternels. Très rapidement, elle s’ennuie et se tourne vers la danse classique, qu’elle enseignera. Une discipline qu’elle apprécie pour son élégance et la richesse de son expression.
“J’étais de nature très timide, et là, je n’avais aucun besoin de parler !” me raconte t-elle avec ses yeux complices. Le ballet Gisèle d’Adolphe Adam est sans aucun doute son préféré. C’est une blessure qui l’obligera de s’arrêter de danser De cette époque, il lui reste deux souvenirs olfactifs précis, celui du parfum de son professeur, Mitsouko tout comme celui de sa mère et l’odeur du pin avec lequel elle frottait ses chaussons pour ne pas glisser. Après réflexion sur ces odeurs, lui reviendra spontanément en mémoire l’odeur de l’hôpital où elle allait régulièrement enfant pour soigner son asthme.
Sa rencontre avec le parfum
Son aventure avec le parfum commencera quand elle rentre chez Wakaba, le distributeur japonais des parfums Jean Patou, Rochas, Guerlain, Chanel. Là, Yumi après avoir commencé par de la vente, Yumi s’occupera de la formation.
A ce moment là, son choc olfactif, sera sa rencontre avec 1000 de Jean Patou, que l’amie avec qui elle travaillait lui conseilla vivement de porter. “C’était alors osé de me conseiller ce parfum qui sentait trop fort pour le Japon” me fait-elle remarquer… Elle en portait d’ailleurs tous les jours et se rendait compte que le parfum évoluait et bougeait sur elle. “J’ai donc fini par l’adopter.
C’est donc dans les années 2000 qu’elle décide de rendre à Grasse avec son mari. Depuis, elle revient tous les ans, avec des japonaises qu’elle entraîne dans ses voyages, pour leur faire découvrir la ville de Grasse qu’elle adore. Une ville, pour Yumi, importante, pour tout comprendre sur le parfum.
Son regard sur le parfum
Aujourd’hui, Yumi travaille pour une Association sur l’art de vivre, où elle y enseigne le parfum. En 2009, elle créera son propre salon de parfum “Style & Parfum” chez Isetan, où elle donnera des conférences sur le parfum et fera ainsi découvrir différentes marques de parfum.
Puis, c’est en 2012, que nait sa fondation des arts de la fragrance franco-japonaise, afin de créer des liens entre les deux pays. En effet, pour Yumi, le parfum est un vecteur culturel qui lie les peuples. Mon rêve est d’inviter les parfumeurs français pour leur permettre de s’exprimer sur leur art.
“Par souci de discrétion, au Japon, et par respect pour les autres, on évite de parler fort, de s’affirmer, de se maquiller trop ostensiblement et donc de se parfumer. Ceci étant, les choses changent, progressivement”, m’explique Yumi. Il est de coutume de se parfumer les chevilles et les hanches, et non derrière les oreilles ou les poignets, comme le font les européennes. Les japonaises préfèrent parfumer leurs cheveux à leur peau.
Il est important de rappeler que chez nous, il existe une cérémonie du parfum traditionnelle, du nom de Ko-Do ; la voie du parfum. C’est un rituel avec des encens très raffinés pour nous européens, mais à écouter Yumi qui sentent fort. Des encens que l’on brûle et que l’on retrouve sur l’autel de chaque famille japonaise. Par ailleurs, les seigneurs écoutaient et se protégeaient de cette fumée de parfum d’encens, avant de partir à la guerre…
Yumi et le parfum
Malgré ses dehors très discrets, Yumi vit de passions bouillantes intériorisées ! Aussi se parfume t-elle avec un parfum différent tous les jours !… Néanmoins ses familles olfactives de prédilection sont les floraux aldehydés comme Chanel N°5 et les Chypres floraux comme Cabochard, Idylle de Guerlain ou encore Ysatis de Givenchy. Il est évident que Yumi au rythme du parfum et des odeurs !
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