Un parcours olfactif pour D’Days à Paris
A l’occasion de D’Days (Designer’s Days), le moment où les show-rooms emblématiques “Bac – St Germain” ouvrent leurs portes, les organisateurs ont décidé de vous inviter cette année, à un voyage dans le monde des odeurs. Du 1er au 7 juin 2015 à Paris, Grégory Lacoua, designer et Jean Jacques, parfumeur chez Takasago, vous convie à vivre une expérience inhabituelle.
Grâce à mon amie Véronique, grande supportrice du blog faireletourdumondeenparfums.com, j’ai pris connaissance de cet événement passionnant et qui promet d’être fort intéressant. La présence de la dimension olfactive vient ouvrir le champs visuel.
Expérience olfactive D’Days
Cette année, ce n’est pas uniquement votre sens visuel qui sera sollicité….il vous sera demandé de réveiller votre nez... L’idée de Grégory Lacoua et de Jean Jacques est d’une balade et d’une découverte émotionnelle des plus grandes marques du design, en n’en interpellant pas uniquement votre sens visuel, mais en sollicitant aussi votre odorat, donc indirectement, votre goût. Eveiller plusieurs sens pour déchiffrer, tant un lieu qu’un objet, permet de l’appréhender dans sa globalité et ainsi le percevoir d’une autre façon. C’est une invitation à élargir son regard….
Le thème 2015 « Expérience » convoque les sens et vous propose de re-sentir l’ADN des marques, via une signature olfactive, allant au delà du regard, et au delà du visible. Au sein des showrooms de la rue du Bac à Saint Germain, les visiteurs pourront découvrir la mise en odeur de ces inspirations, créations imaginaires, des matières, et collectionner les 12 touches olfactives offertes par les marques, comme autant de sillages d’émotions.
Parcours olfactif D’Days
Je vous livre un aperçu tant des lieux que des objets et leur parfum. Je reviendrai dessus après l’ouverture pour vous donner mes impressions. Là ce sont les descriptions olfactives que Jean Jacques, parfumeur, m’a données. Parcours au travers des 12 étapes :
- B&B ITALIA – BRUN
2012, Patricia Urquiola imagine les éléments d’assises Canasta en s’inspirant du tressage et de la forme conique d’une corbeille, découverte lors d’un de ses voyages en Extrême-Orient.
Parfum : Il s’agit d’une note au grand air voyageur d’osier flotté et de paille tressée.
- BOFFI BAINS – AMAZONIAC
2015, Krux – François Dumas – imagine une jungle inversée — les pieds dans les nuages, la tête dans une végétation luxuriante – comme une ode à l’atmosphère du bain.
Parfum : Le parfum traduit l’humidité verte de la terre amazonienne, pour donner une note jungle expérimentale.
- BOFFI CUISINE – INOX
2015, Krux – François Dumas nous convie à expérimenter et déguster des préparations culinaires. Une ode à l’alchimie en cuisine.
Parfum : Il évoque une lame fusante, des herbes fraichement ciselées, en somme une note incisive.
- CASSINA : ECLISSE
1952, Le Corbusier s’inspire de la structure légère des caisses de whisky échouées sur la plage de Roquebrune-Cap-Martin, et dessine le tabouret LC 14 01.
Parfum : Il s’agit d’une épure de bois, teintée de whisky, une certaine évocation minimaliste.
- DEDAR : COLOR SPLASH
2015, Dedar imagine le tissu Margaritas comme une évocation picturale de fleurs peintes rappelant l’expressionisme américain du XXème siècle.
Parfum : Il rappelle un aplat de fruits colorés sur fond d’acrylique, une note à la gestuelle expressionniste.
- KNOLL INTERNATIONAL : AIR
En 1952, Harry Bertoia imagine l’assise Floating Diamond, un siège fait principalement d’air, comme traversé par l’espace.
Parfum : C’est une brise ozonique et transparente, telle un courant d’air. La note est comme en apesanteur.
- LA MANUFACTURE COGOLIN : LEVANT
2015, India Madhavi imagine la collection de tapis “jardin intérieur”, un métissage de lés aux motifs d’Orient et d’Occident.
Parfum : C’est tout le luxe d’un iris épicé de safran, comme un métissage entre orient et occident.
- MOLTENI&C DADA : RIVIERA
1953, Gio Ponti crée le D.153.1 pour sa résidence privée, une illustration de la tradition et du modernisme du Sud de l’Italie, des années 50.
Parfum : Un souffle de sable chaud, une envie de dolce farniente dans une pinède balnéaire, voilà le parfum.
- POLTRONA FRAU : CENTURY
2002, Michele De Lucchi et Philippe Nigro imaginent “le porte manteau Tri”. Un geste poétique qui transmute l’identité de la marque, en un chêne domestique, gainé de cuir.
Parfum : Il traduit la force de l’absolu chêne et l’effleurement de daim blond, une ronde boisée caressante.
- ROCHE BOBOIS : MIELLÉ
2015, Sacha Lakic imagine la bibliothèque Pollen, une série d’étagères simplement suspendues par une fine résille d’alvéoles en métal.
Parfum : L’abstraction d’une rose miellée sur fond de patchouli, une note à l’écriture française contemporaine
- SILVERA POLIFORM : MAD
2014, Marcel Wanders imagine la Mad Chair, un clin d’oeil à la série Mad Men et une évocation nostalgique du style des années 50.
Parfum : Une violette tweed avec une texture boisée, ce qui donne une note décontractée 50s chic.
- TAI PING CARPETS : TYPHON
1958, Tai Ping finalise une commande historique pour le Grauman’s Chinese Theatre de Los Angeles. La confection de grande taille a lieu sous une tente temporaire, dans la cour extérieure des ateliers. Le typhon Ida se déclare…
Parfum : Toute la moiteur tropicale et le frémissement terrien, ce qui en fait une note qui annonce l’orage.
Qui est Grégory Lacoua ?
Diplômé de l’Ensci – Les Ateliers et de l’École Boulle, Grégory Lacoua fonde en 2009 son studio de design et d’architecture intérieure. Il est à la croisée de deux formations — celle du Designer Industriel et celle du Prototypiste Mobilier en tapisserie / sellerie — C’est ainsi qu’il développe des produits et des concepts sensibles, atypiques et innovants pour des entreprises et des marques qui ont la volonté de réinventer les codes de leur domaine. www.gregorylacoua.com
Qui est Jean Jacques ?
Musicien, passionné de jazz, Jean Jacques voulait faire un métier créatif. Obnubilé par l’idée de «laisser une trace», il découvre le métier de parfumeur par une amie. Il passe le diplôme de l’Isipca en 1992, puis entre quatre ans chez Kao et se fait remarquer par Takasago, lors du concours du Jeune parfumeur créateur de la SFP, qu’il remporte. Depuis quinze ans, au sein de la maison japonaise, il a signé des parfums pour Guerlain, Christian Lacroix, ST Dupont, Davidoff, Oriflame, Avon, Kenzo (dont les récents Rose et Jaune) ou encore, pour Givenchy, Gentlemen Only avec Francis Kurkdjian.
«J’ai une matière première fétiche, l’ambroxan. Elle est magique : c’est pour moi, l’odeur de la vie et de l’amour. J’en ai utilisé dans de nombreux accords clés, évoquant mon premier doudou, les draps froissés, le lait maternel, et j’en mets dans quasiment toutes mes créations ! C’est aussi une poudre, le point commun des matières premières mythiques de la parfumerie selon moi, car elles donnent le sillage et sont tenaces. Il y a également l’irone, la molécule violette-poudrée de l’iris, ainsi que le cashmeran. J’entretiens une relation très “je t’aime moi non plus” avec cet ingrédient : j’ai toujours envie de le surdoser, mais le résultat est rarement à la hauteur de mes attentes.» www.takasago.com
Je vous donne mes impressions juste après l’inauguration…. Et vous, donnez-moi les vôtres si vous y aller en me laissant un commentaire ci-dessous et je compte sur vous pour partager.
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